Une nouvelle vie pour les lieux inoccupés : quand l’occupation temporaire crée du sens et de la valeur

Transformer des actifs économiques obsolètes en logements abordables et durables : c’est le cœur de mission de la FTI. Mais entre l’acquisition d’un bâtiment et le démarrage effectif des travaux, plusieurs mois – 16 mois en moyenne – peuvent s’écouler. Cette période dite de « portage », indispensable à la mise au point des projets, représente aussi une opportunité : celle de faire vivre les lieux autrement, de manière temporaire mais porteuse de sens et créatrice de valeur. Exemple avec l’ancien immeuble de bureaux du 76 avenue de Fontainebleau, au Kremlin-Bicêtre, confié à l’agence Forest, spécialiste de la mise en valeur d’espaces vacants.

Créer des écosystèmes temporaires utiles, au service des territoires et des citoyens

Dans une logique de valorisation responsable, la FTI développe des partenariats visant à accueillir des occupants provisoirement dans ses bâtiments vacants. Artistes, jeunes entreprises, collectifs créatifs ou associations : ces acteurs investissent les espaces en attendant leur transformation, tout en répondant à des besoins de vitalité des activités locales.

Construit en 2004, cet ancien immeuble de bureaux de plus de 4 000 m² a été racheté par la FTI en novembre 2024. En attendant le début des travaux qui permettront d’y créer une trentaine de chambres dans le cadre d’un CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale) et une quarantaine de logements locatifs intermédiaires, le bâtiment est aujourd’hui occupé par une quarantaine de résidents temporaires : artistes, artisans, entrepreneurs ou jeunes collectifs.

Avec le soutien de la Ville, engagée dans ce projet de transformation, l’Agence Forest a sélectionné les occupants via un appel à candidatures, garantissant à la fois la diversité et la cohérence des usages. Andrea Vamos, artiste plasticienne, s’y est installée pour mener un travail de recherche entre art et histoire :

« On nous a fourni un lieu propre, en état de marche, avec la lumière, la wifi, le chauffage… et la possibilité d’aménager l’espace. C’est une chance rare. Ce lieu me permet de créer, d’avoir des rendez-vous à proximité, et surtout de ne pas me sentir isolée. Une communauté se crée peu à peu – c’est précieux. »

Les qualités du site (calme, à proximité des transports, et accessible) et du modèle (des loyers très accessibles) facilitent la vie de ces occupants, pour qui ce type de solution est parfois la seule alternative viable.

Au 5e étage, la représentante du Studio Ma Félicité, spécialisé dans les événements floraux, a installé ses premières activités :

« C’est ma première expérience en lieu temporaire. Le plus grand avantage est que ce lieu temporaire est moins cher. J’aime aussi la luminosité de l’espace, le balcon, et le fait d’avoir un parking. C’est pratique. »

 

Plus bas, un collectif de céramistes partage un espace mutualisé. Les fours, les espaces de stockage et de création : tout y est pensé de façon collective, dans une dynamique de soutien entre professionnels.

« On débute dans l’activité. Le fait d’être ensemble crée une dynamique. Et mutualiser les charges, c’est un vrai plus pour s’installer. »

Du vide au vivant : la valorisation à chaque étape de la transformation

Ces usages provisoires contribuent à faire vivre l’immeuble et à la vie du quartier, tout en répondant à des besoins sociaux concrets. En redonnant temporairement une utilité à ses immeubles avant transformation, la FTI affirme sa volonté de penser chaque étape du cycle de vie des actifs. Loin de laisser les bâtiments vides, elle favorise des usages temporaires responsables, inclusifs et adaptés aux réalités locales.

Le projet du Kremlin-Bicêtre illustre ce que peut être un temps de portage valorisé, à la fois utile aux territoires et porteur de sens.

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